Bem-vindo à página oficial da Assembleia da República

Nota de apoio à navegação

Nesta página encontra 2 elementos auxiliares de navegação: motor de busca (tecla de atalho 1) | Saltar para o conteúdo (tecla de atalho 2)
 
Discours d'investiture  [ XIVe Législature]

Inaugural speech of the President of the Assembly of the Republic

Intervention de Eduardo Ferro Rodrigues après sa réélection en tant que Président de l'Assemblée de la République

25 octobre 2019 | Salle des Séances, Palais de São Bento


Mesdames et messieurs les députés,

C'est pour moi un grand honneur d'avoir été réélu aujourd'hui Président de l'Assemblée de la République.

Je suis reconnaissant pour votre confiance renouvelée et, en retour, je cherche chaque jour à continuer à être le Président de toutes et de tous les députés.

Je suis le troisième Président de l'Assemblée de la République à être reconduit dans ces fonctions qui me rendent tellement responsable et tellement fier. Je me réjouis à l'idée de continuer à tirer des enseignements des exemples de António de Almeida Santos, qui nous a malheureusement quitté pendant la législature qui s'achève, ainsi que du Président Jaime Gama.

Je souhaite continuer à entretenir avec les titulaires des autres Organes de souveraineté, le Président de la République, le Premier ministre, les Présidents des cours supérieures, des relations institutionnelles et personnelles exemplaires.

En défendant toujours l'autonomie et les pouvoirs constitutionnels de l'Assemblée de la République. N'oublions jamais que, dans cette Maison de la Démocratie, nous représentons tous les citoyens portugais.

Le 6 octobre dernier, les Portugais ont très clairement valorisé la centralité acquise par le Parlement dans le système de gouvernement portugais au cours de la dernière législature. 

Les nouveaux pouvoirs entraînent toujours de nouvelles responsabilités, nous le savons déjà.

Aujourd'hui, dix partis sont représentés à l'Assemblée de la République. Et avec le renforcement du parti au pouvoir, il n'y a pas de majorité absolue d'un seul parti.

Les Portugais n'ont pas voulu de majorités absolues car ils ont compris, lors de la législature précédente, qu'elles n'étaient pas le seul moyen de parvenir à la stabilité politique. Et ils veulent continuer à croire que tel est le cas.

Tous devront assumer leurs responsabilités et le mandat que les Portugais leurs ont confié. Aucun ne doit sortir de la culture du dialogue, soit pour l'adoption des lois ou pour la discussion des défis stratégiques auxquels le Portugal est confronté.

C'est cette attitude d'ouverture que les Portugais attendent du gouvernement et des partis représentés à l'Assemblée de la République : une culture de dialogue stratégique et de loyauté institutionnelle qui va de pair avec la culture du contrôle de l'action exécutive, essentielle au fonctionnement de la démocratie.

En démocratie, il est tout aussi important d'être au gouvernement que dans l'opposition, et l'action du gouvernement sera d'autant meilleure que le contrôle et le travail alternatif de l'opposition soient meilleurs.

Le pire qui puisse arriver à la démocratie portugaise serait de voir ce contrôle des oppositions parlementaires être exercé par des pouvoirs factuels ou inorganiques, desquels aucune alternative politique ni aucun avantage démocratique n'adviendra.

Mesdames et messieurs les députés,

Cette attitude de responsabilité est requise par la conjoncture internationale elle‑même. Nous ne vivons pas isolés. Le Portugal est une société ouverte au monde. 

Nous devrons faire nos devoirs pour faire face aux risques économiques et sociaux des guerres commerciales, au ralentissement économique de nos partenaires ou au Brexit. 

Ce sera certainement dans un contexte difficile que le Portugal assumera la présidence de l'Union européenne au premier semestre 2021.

L'Union européenne joue trop souvent le rôle de bouc émissaire face aux lacunes et aux choix des gouvernements nationaux.

Sans aucun doute, regardons ce qui doit être changé en Europe – avant tout, je dirais que la réalisation du pilier européen des droits sociaux doit être une priorité croissante. En effet, la tolérance à l'égard de la croissance des inégalités sociales est proche de zéro.

Mais regardons aussi la contribution de l'Union européenne à la paix et au développement sur notre continent. Malgré toutes les lacunes, malgré les signes d'angoisse sociale, d'insécurité économique et d'instabilité politique, l'Union européenne reste une référence pour le monde en matière d'état social et, d'une manière générale, en termes de droits, de libertés et garanties.

Mais il ne faut pas oublier, en revanche, les incapacités et les insuffisances, les morts en Méditerranée ou dans des camions meurtriers.

J'ai lu l'autre jour une remarque de Timothy Garton Ash, qui semble très ciblée et opportune : « (...) ne pensons pas seulement à ce que l'Union européenne peut nous donner, mais aussi à ce que nous pouvons donner à l'Union européenne ». Et ce que nous pouvons offrir, ce sont des contributions pour le changement. Avant tout, réfléchissons à la manière de faire progresser l'Union vers une Europe de l'humanisme, de la tolérance et de la solidarité.

Mesdames et messieurs les députés,

L'année qui suivra la présidence de l'Union européenne, nous célébrerons le 200e anniversaire de l'adoption de la Constitution de 1822, un jalon dans le développement des droits civils et politiques au Portugal, pour lequel nous sommes toujours débiteurs.

Cette année, la démocratie portugaise aura 48 ans. Après 48 ans de mauvaise mémoire, nous aurons alors 48 ans de bons souvenirs – de bons souvenirs que nous ne cesserons jamais de faire revivre.

De bons souvenirs, mais des insuffisances politiques, économiques, sociales, environnementales et culturelles. Il y a beaucoup à faire au Portugal et cette Maison de la Démocratie y jouera un rôle très important.

Valoriser la mémoire historique est un exercice que nous ne pouvons pas nous permettre d'abdiquer.  Tournés vers l'avenir, mais toujours tirant des leçons du passé. Rappelons-nous des mots sages de l'ancien Président de la République fédérale d'Allemagne, Richard von Weizsäcker : « (...) notre histoire nous a permis d'apprendre de quoi était capable l'homme. C'est pourquoi nous ne devons pas nous imaginer qu'en tant qu'êtres humains, nous soyons devenus différents et meilleurs ».

Par conséquent, a-t-il déclaré, la mémoire historique doit rester la « (...) ligne directrice » de notre attitude à l'égard du présent et de la manière dont nous réglerons nos problèmes à l'avenir.

Réaffirmer les valeurs et reconnaître ceux qui les ont défendues à différents moments.

Mesdames et messieurs les députés,

Parmi les problèmes que nous devons résoudre maintenant et dans l'avenir, il en est un qui émerge de façon incontournable : celui du climat.

Il existe aujourd'hui un large consensus dans la société portugaise sur l'urgence de lutter contre le changement climatique.

Permettez-moi juste une nouvelle citation. Parce que, comme jamais auparavant, la célèbre phrase d'Albert Camus continue tellement vraie : « (...) Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse ».

C'est ce dont nous parlons lorsque nous parlons de la menace climatique : d'une menace existentielle.

Il ne s'agit pas d'une simple affaire simple d'organisation publique. C'est une cause qui nous concerne tous et à laquelle nous sommes tous convoqués.

Et là aussi, l'Assemblée de la République aura son mot à dire. Sur le plan législatif, bien sûr. Mais aussi dans la mobilisation de la société portugaise pour ce qui est sans aucun doute le grand défi de notre époque.

Le moment venu, je présenterai à la Conférence des Présidents, en concertation avec la commission parlementaire compétente, un programme d'initiatives sur ce sujet pour l'ensemble de la législature.

Mesdames et messieurs les députés,

Il nous appartient, en tant que députés, de faire progresser la démocratie.

Notre respect pour la démocratie est un élément fondamental du respect que nous avons pour nous-mêmes.

Le respect de la Constitution, des lois et du Règlement de l'Assemblée de la République est impératif pour nous tous.

Nous continuerons à contribuer à l'évolution du Parlement.

Je remercie le Vice-président sortant Jorge Lacão pour son rôle important dans la législature qui s'achève.

Je termine en saluant tous ceux présents : invités, journalistes, fonctionnaires parlementaires, en espérant que celles-ci soient quatre années de réussites personnelles et professionnelles.

Aux mesdames et messieurs les députés qui sont ici pour la première fois, je souhaite la bienvenue et à ceux qui ont été élus à nouveau, je souhaite un bon retour parmi nous.

En tant que titulaires d'un Organe de souveraineté, en tant que représentants de la volonté populaire, je ne peux que souhaiter à tous les plus grands succès et les meilleurs vœux.

Le succès de cette législature sera sûrement celui de la démocratie, le succès du Portugal et des portugais.

Merci beaucoup ! 

Eduardo Ferro Rodrigues

Président de l'Assemblée de la République